28 octobre 2025

Un monde perdu... Extrait



            


 



Aix en Provence, montagne Sainte-Victoire...

À une vingtaine de mètres, on distinguait un nouvel alignement de barreaux, comme si plusieurs cages étaient collées les unes aux autres. Une odeur de plus en plus rance et sauvage leur sauta aux narines.

Oppressé, le couple aperçut des formes animales couchées sur le sol, mais trop éloignées pour être identifiées. Toutefois, on pouvait voir qu’il s’agissait de gros animaux. Très gros. Camille échangea un regard désespéré avec son compagnon. Allait-on les enfermer ici ? Avec ces créatures ?

Les gardes leur firent suivre la formidable grille jusqu’à l’une de ses extrémités et les arrêtèrent devant un lourd portillon, véritable une herse que l’un des Iraniens ouvrit avec une clef. On les poussa dans une loge au sol en béton, et on les y enferma.

La cage, petite, d’environ quatre mètres sur quatre, était entourée d’une plus grande clôture dont les alignements de barreaux s’étendaient sur tous les côtés. Plusieurs portes grillagées permettaient de communiquer avec les autres cages, qui paraissaient inoccupées, à l’exception de celle dans laquelle ils avaient aperçu des formes allongées. Toutefois, comme de gros massifs de plantes poussaient dans cette ménagerie qui comprenait aussi des amoncellements de pierre formant des tanières, bien des sortes d’animaux pouvaient y être dissimulées. Ce qui ne les rassura pas.

En voyant le sol jonché de restes d’animaux, pour quelques-uns arrivés au dernier degré de décomposition, la policière marseillaise perdit ce qui lui restait d’assurance. Alors un long et puissant feulement se fit entendre.

— Oh non ! murmura Camille, comprenant qu’ils étaient enfermés avec des fauves.

Dans l’ombre des arbres qui poussaient dans la cage voisine se tenait, tapie, une forme noire et jaune. Menaçante, massive comme un bœuf court sur pattes. Le souffle puissant et saccadé de son haleine dénonçait un animal monstrueux. La silhouette bougea la tête. Deux yeux terribles les observaient.

Alors la chose avança avec lenteur. C’était un énorme félin. Suivi d’un second. Des bêtes lourdes, robustes, deux fois plus grosses que des lions ou des tigres, au pelage tacheté pour la première, à la gueule armée de crocs de plus de vingt centimètres. Elles semblaient ne pas avoir de queue, ou celles-ci étaient courtes.

Les félins progressaient avec méfiance, sans quitter les humains du regard. Leurs proies.


Parution fin janvier chez Rober Laffont, puis en numérique


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Jean d'Aillon